Photoreportage extrait de la série « Souvenir d’Afriques », ensemble de 13 photographies par Marc Righo, 30 x 20 cm
A contrario, l’animal est totalement absent du safari auquel se livre Nicolas Rubinstein dans une série de sculptures et de photographies réunies sous le titre Souvenir d’Afriques. Comme si toute forme de vie animale avait disparue de son terrain de chasse, l’artiste, affublé des oripeaux anachroniques du « joli temps des colonies », se voit réduit à débusquer des automobiles. Sans doute s’agit-il de s’en approprier les vertus, les qualités et les pouvoirs comme il se serait attribué, en des temps désormais révolus, celles qu’on prête traditionnellement à l’ours, au lion ou à l’aigle… Sa traque post apocalyptique, métaphore des drames subis par le siècle des guerres mondiales, est documentée sous l’objectif de Marc Righo en une série de clichés pris de parkings en casses, sur la piste d’un gibier mécanique flambant neuf ou en voie de décomposition. Nicolas Rubinstein s’y met en scène parmi les carcasses de voitures ou toisant les trophées qu’il constitue à partir des pièces détachées des véhicules tombés sous le feu de son fusil. Il y mêle aussi d’autres défroques délaissées par la société de consommation. Les animaux fragmentaires qu’il recompose se substituent, au gré d’une savante recomposition formelle, aux bêtes de vraies plumes et de vrais poils. En leur assignant parfois une fonction utilitaire (service à vodka, applique éclairante, groom ou instrument signalétique…), il souligne avec une gravité teintée d’humour noir le statut tragique de l’animal contemporain qui n’existe plus, dans ce Souvenir d’Afriques, que comme objet de consommation et de décoration. Raphael Abril (Exposition Musée de la chasse Safari, Safarix 2016 )
Vidéo HD, 14' min, 2017, Islande
Où ? Escalier principal de l’Hôtel Windsor
Sur un plan vertical, se dresse l’abrupte paroi d’une chute d’eau, cascade islandaise. Dans une dualité, la masse rocheuse, statique, d’un noir profond, se confronte à la transparence de l’eau, empreinte d’une blancheur que provoque la force de sa chute, dans un mouvement perpétuel. Une distension sonore et visuelle se créée, au rythme des particules d’eau qui se détachent et s’écartent. Le dispositif est vertical, tant par l’image, que par l’étalonnage du son des particules d’eau, des plus aigus vers les plus graves. Le son de l’eau, d’un bruit sourd, s’apparente à celui d’une pluie, jusqu’à la résonance grave de la cascade et du tremblement de la pierre, qui révèle toute sa puissance.
Boucle, 6’ 35 min, 2017
“La vie n’est pas un continuum ! (il n’est pas que le jour et la nuit pour la diviser en fragments alternativement noirs et blancs) mais une succession d’instantanés scintillants, en vrac. » Ces mots d’Arno Schmidt résument fort bien le propos de cette vidéo qui est née sous les auspices du titre si métaphorique de l’ouvrage de Walter Benjamin: « Einbahnstrasse » (Rue à sens unique). Une rue, une voie, pavée de 306 fins (de cinéma).
Installation, 2008-2019
Le Passeport Universel Antarctique met en avant l’urgence d’apporter une réponse globale et collective au changement climatique et à prendre en considération la dignité des personnes qui en sont victimes. Il a été conçu par les artistes pour que chacun puisse devenir membre de la Communauté Universelle Antarctique et s’engager symboliquement à sauvegarder l’environnement à l’échelle globale. Conçu par les artistes, le passeport permet à chacun devenir membre de la Communauté Universelle Antarctique et s’engager symboliquement à sauvegarder l’environnement à l’échelle globale.
A propos des artistes
Lucy Orta et Jorge Orta sont des artistes de renommée internationale et travaillent ensemble au Studio Orta depuis 1992. Leur collaboration explore les préoccupations majeures qui définissent le 21ème siècle : la biodiversité, la durabilité, le changement climatique et les échanges entre les peuples. Les artistes réalisent principalement leur de travail autour du dessin, de la sculpture, de la photographie, de la vidéo et des performances, toujours dans le but d’utiliser l’art pour réaliser la justice sociale.
Ensemble de vidéos, 2003-2012
Guido Van der Werve a été élevé en apprenant le piano classique, puis il a étudié les arts audiovisuels à la Gerrit Rietveld Academie à Amsterdam. Bien qu’il s’est rapidement vu comme un artiste de performance, il n’a jamais pour autant souhaité jouer en direct ou les réactiver, aussi il commence rapidement à enregistrer ses expéditions et actions.
En développant cette pratique, il s’intéresse rapidement au cinéma et à la cinématographie, où il retrouve une émotion aussi directe que la musique, ce qui lui manquait dans les arts visuels. La performance demeure l’élément clé de ses œuvres, mais il y a ajouté la musique, le texte, le sport et les scènes atmosphériques comme éléments récurrent.
Pour l’artiste, le fait qu’une tâche soit difficile n’est jamais une raison pour ne pas le faire. En plus d’être un musicien et artiste visuel accompli, il est également triathlète et coureur de marathon. Il a associé ces compétences pour créer des performances épiques enregistrées dans des films minutieusement réalisés. Souvent, il est le seul sujet, et les scènes peuvent être des projets nécessitant un immense travail de planification préalable, car elles sont dangereuses ou nécessitent une endurance incroyable.
Les vidéos chez Guido Van der Werve mettent toujours une présence humaine dans une perspective atmosphérique caractéristiques, aux paysages vastes. Cette disproportion entend diriger le regard du spectateur vers sa dimension métaphysique pour reprendre l’historien Christopher John Murray.