The Cloud Machine avance masqué. Au fil des plans-séquences qui sont autant de tableaux industriels, Jürgen Nefzger nous invite sous un beau ciel ensoleillé à une descente dans les entrailles d’une usine vieillissante sorte d’archétype même d’une ère industrielle bien révolue. L’objet de son attention se dévoile peu à peu lorsqu’ apparaissent les ouvriers d’un centre d’incinération. Avec des pointes d’humour, il nous fait partager le quotidien fastidieux de ces hommes alimentant cette machine à nuages qui crée une pollution substantielle. En dehors des fumées, que rejette l’usine, il y a cette idée de boucle immuable induite par une logique portant les individus vers les centres commerciaux, achetant des produits qui nécessairement seront voués à la destruction. En découle ce constat: finalement, rien ne change malgré les aléas. La crise, mais quelle crise ? Tel est le propos de l’exposition actuellement présentée au musée de la Photographie retraçant le parcours du photographe en prise avec un paysage consommé.