Tête brulée, 2021 © Emanuel Malak _ ESRA
Pop up vidéo avec l'ESRA 2023
2023
89 Rte de Turin, 06300 Nice
-
25 NOV
2023 -
L’égoïsme et l’insensibilité font partie du comportement autodestructeur d’une personne. Croyant qu’il est le plus rusé, un dealer mineur se trouve bloqué dans une situation à cause de plusieurs mauvais choix dont il a sous-estimé les conséquences.
Pop Up Video avec l’ESRA
à 18h au 109-Pôle de cultures contemporaines
Tête brûlée d’Emanuel Malak
Rencontre avec l’artiste
Durant ces dernières années, quelque chose m’a sauté aux yeux : l’âge de plus en plus jeune des trafiquants. Le fait est que j’ai assisté à plusieurs sauvages agressions et ces agressions venaient de mineurs. Je me suis donc intéressé à la délinquance des jeunes adolescents à l’heure d’aujourd’hui. J’ai été intrigué par le vécu de ces jeunes, déjà, par les évènements auxquels ils ont à faire face et par les raisons pour lesquelles ils adoptent, en premier lieu, ce mode de vie. Ces questionnements m’ont poussé à remarquer un jeune garçon de mon quartier impliqué dans la délinquance juvénile et qui m’a inspiré à créer le personnage principal de mon film. Plusieurs aspects psychologiques m’ont particulièrement touché. J’ai remarqué qu’une des motivations principales de ces jeunes est de s’imposer au monde, tout cela par le biais de l’insensibilité, le détachement de leurs émotions et même par la violence s’il le faut. Ce qui m’a particulièrement marqué c’est aussi leur naïveté, leur comportement autodestructeur et comment ils sont pris dans un système forcément fatal. A travers ce court-métrage de 15 minutes je veux montrer comment l’égoïsme et l’insensibilité peuvent mener une personne à une fin fatale. Notre propre destruction totale devient alors la preuve que notre sentiment d’invincibilité n’est qu’une illusion, une apparence, et c’est alors que nous sommes forcés de reconnaître notre vulnérabilité. J’ai donc décidé, dans mon premier court métrage, de traiter de ce phénomène de délinquance en adoptant une mise en scène assez différente de celle qu’on a l’habitude de voir pour ce genre de thème en France. Pour aller au bout de mon aventure, j’ai vraiment casté le garçon qui m’a inspiré à faire ce film, j’ai travaillé avec lui pendant des mois pour lui apprendre à jouer devant la caméra et lui donner la confiance nécessaire pour travailler dans un domaine qu’il n’a jamais connu. Pour moi ce projet n’était pas uniquement un film de fin d’études. J’ai choisi le casting sauvage pour avoir la chance de m’approcher d’une réalité que je ne connaissais pas et pour donner l’opportunité aux jeunes de la rue de contribuer à un projet artistique qui les concerne et découvrir leurs talents.