La troisième nature sera sans doute faite de l’accord enfin trouvé entre la nature extérieure et la nature intérieure à l’homme. Cicéron parlait de deuxième nature, en contemplant la campagne romaine, pour désigner cette nature transformée et manipulée par l’homme qui devait répondre à ses besoins matériels. À partir de la Renaissance, une autre nature fut expérimentée au sein même des créations environnementales que nous nommons aujourd’hui « jardins » … Le Songe de Poliphile précéda la concrétisation des jardins humanistes italiens. Fut alors évoquée, par le philosophe Jacopo Bonfadio, l’idée d’une troisième nature. A l’occasion de l’OVNi 2020, deux artistes de renom – Miguel Chevalier et Michel Redolfi – ont souhaité contribuer à l’expression de ce concept à travers leurs œuvres
A propos des artistes
Miguel Chevalier : Véritable plasticien du numérique et du virtuel, Miguel Chevalier questionne la nature au temps de l’artificiel, où la nature est de plus en plus maîtrisée et conditionnée. La projection dans la crypte de l’Abbaye de Roseland crée un jardin extraordinaire qui mêle différentes espèces d’arbres, de feuilles et de fleurs, dont certaines sont caractéristiques de la région méditerranéenne. Cette nature aux formes parfois réalistes, parfois abstraites, se génère à l’infini grâce à un programme informatique écrit par Claude Micheli. Ce ballet végétal de milliers de pixels procure une sensation méditative qui est renforcé par la musique de Michel Redolfi.
Michel Redolfi : Le compositeur Michel Redolfi mène une démarche novatrice à la fois dans le champ de la musique contemporaine et dans celui du design sonore. Ses créations, le plus souvent sous-tendues par des technologies de pointe, invitent l’auditeur à participer à des expériences musicales immersives qui anticipent des modes d’écoute du futur. L’espace public (naturel ou urbain) est le terrain favori de ses jeux sonores. La musique écrite pour la manifestation Troisième Nature procure une sensation méditative. Elle se développe en lianes harmoniques et enveloppe tout l’espace, mettant à profit une myriade de fines réverbérations produites par l’acoustique naturelle de la grotte-chapelle.