Isabelle et Jean-Conrad Lemaître sont deux célèbres collectionneurs français. En 40 ans de carrière, ils acquièrent d’abord des gravures dans les années 1970, des peintures classiques dans les années 1980, des photographies dans les années 1990, puis, en 1996 ils commencent à s’intéresser à l’art vidéo. Des vidéos que produisent, dans un premier temps, les photographes qu’ils suivent.
Vidéo, son, 8’59 min, 2013 (Chine)
Cette vidéo filme une scénette de théâtre, ou le personnage principal, habillé d’un costume sérieux, presque militaire, s’attaque à trois différents distributeurs automatiques.
C’est un travail basé sur l’exagération des gestes révolutionnaire et l’emploi du langage archaïque de l’idéologie communiste. Dans le dialogue sont intégrées quatre citations des grandes figures politiques et littéraires : Mao Zedong, Maxime Gorki, Winston Churchill et Mark Twain. Le personnage qui dénonce les actes de la machine, et devient alors le juge, est inspiré par Don Quichotte, idéaliste obstiné, qui rejeté par son époque combat seul les moulins à vent. A partir d’un principe de dialectique simple : les argumentations du juge versus ceux du distributeur, la mise en opposition de ces deux idéologies irréconciliables, conduit à un discours muet, sans échanges, comme entre deux sourds.
2/5 Dvd, 1'58 min, 2010
Devenir un cliché pour tordre le cou aux clichés »
Jeune artiste diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Toulon, Moussa Sarr, né en Corse, poursuit ses axes de recherches au Fresnoy, tandis que nombre de ses œuvres intègrent des collections prestigieuses. Se saisissant de la caméra comme d’une arme, il se met en scène dans de courtes videos mûrement pensées, autour des questions du préjugé, du racisme et de la discrimination, transformant son atelier en espace de métamorphose et lieu de refuge. Il puise son répertoire aussi bien dans les fables de La Fontaine que dans l’actualité. Le règne animal est son terrain de jeu, vecteur de postures qu’il campe à merveille.
Boucle vidéo, son, 55' min, 2012
La vidéo, réalisée au Maroc à proximité d’Oujda, met en scène le parcours d’une reproduction en plâtre d’un “Cayuco”, une embarcation notamment connue pour la traversée des clandestins en Méditerranée. Poussée à même le sol durant plusieurs jours sur une route entre la frontière algérienne fermée et l’enclave espagnole de Melilla, ultime étape africaine des candidats à l’exil, cette sculpture s’use progressivement et laisse trace dans son sillage de son voyage jusqu’à la montagne de Gourougou.
Video, 5"30, 2006
The artist makes us discover a strange territory of the American West. This place is the regular scene of speed competitions. Speedway is composed of a single movement, which begins on a desert road before sinking into the aquatic space. With this change of environment, the nature of travel changes. From land to water, between water and air.
Vidéo, son, 5'20 min, 2008 (Cuba)
Adrian Melis réfléchit aux limites et aux contradictions du système de production socialiste dans son pays d’origine, Cuba. Ses installations et ses projections traitent de l’improductivité, des mauvaises structures de travail et du manque de performance au travail. L’artiste oppose ce système à d’autres modèles de production, démontrant ainsi les différences entre une sphère sociale et politique et l’autre. En raison du manque de matériaux à produire, à Cuba, les ouvriers d’un établissement public de construction passent des heures à ne rien faire, attendant la fin de leur journée de travail.
Film 16 mm, son, 5' min, 2007
Les installations et les vidéos d’Elisa Pône sentent la poudre. D’abord simplement parce que l’artiste a l’habitude de travailler le feu d’artifice comme un matériau très consistant où se mêlent le bruit, l’odeur, les belles bleues et le bouquet final, le spectacle et ses relents guerriers, le divertissement pascalien et les explosions. Un cocktail merveilleusement incendiaire que l’artiste dose d’une manière inédite, en déplaçant l’angle de tir, autrement dit le format et le lieu, puis aussi en infléchissant le point de vue du spectateur.
Vidéo, son, 2011-2014 (Chilli)
Chaque promenade, chaque balade nous amène à nous retrouver, sinon, pourquoi nous avons voyagé? Quand nous marchons, nous pouvons nous impliquer dans un silence qui entoure nos pensées et isole la ville, le bruit et tout ce que nous ne voulons pas qui nous touche… Dans un lieu à 5000 pieds de haut, il y a un homme imaginaire qui se promène, qui représente le voyage inconnu et incertain entre la vie et la mort, qui réalise un rêve surréaliste dans un paysage inconnu où la mer et la terre sont unies.
Vidéo, son , 1’ min, 2004